Peut-on guérir d'une hépatite B et quels sont les solutions ?


Peut-on guérir d'une hépatite B et quels sont les solutions ?

Les chercheurs ont mis au point des traitements extrêmement innovants pour éradiquer l'hépatite virale C, une maladie qui touche près de 170 millions de personnes dans le monde. Pour l‘instant, ces traitements sont très coûteux et ne peuvent être proposés à tous les porteurs du virus. La question de l'accès au traitement de l'hépatite C est donc au centre des préoccupations des nombreux experts.

Les Hépatites B et C sont des maladies très répandues

hepatite B

Les données épidémiologiques sur la prévalence des hépatites chroniques B et C en France sont déjà anciennes puisqu'elles ont maintenant plus de 10 ans d'âge. A cette date, on estimait à 232 000 le nombre de sujets atteints d'une hépatite chronique virale C et à environ 290 000 le nombre de sujets porteurs chroniques du VHB. 57% des sujets infectés par le VHC et seulement 45 % des sujets porteurs chroniques du VHB connaissaient leur statut vis­‐à‐vis de ces virus. On ne connait pas aujourd'hui le pourcentage des sujets porteurs du VHC qui reste à dépister. Il s'agit, pour ces deux virus, d'une infection le plus souvent silencieuse, reconnue habituellement de façon fortuite.

Depuis 2004, le profil de l'épidémie à VHC a changé. La prévalence de l'infection par le VHC a diminué du fait de la disparition des hépatites liées à la transfusion, du renforcement des précautions universelles d'asepsie, de l'amélioration de l'efficacité des traitements et, dans une moindre mesure, de la politique de réduction des risques. Ceci a probablement contribué à réduire le nombre de sujets nouvellement infectés.

Depuis l'avènement de l'interféron dans l'hépatite C, qui remonte à plus de 20 ans, on estime à environ 100 000 le nombre de sujet traités avec succès ou non par interféron pour hépatite chronique C. La guérison, obtenue autrefois dans environ un cas sur deux a conduit également à réduire le nombre de nouvelles contaminations.

Chez les usagers de drogues, particulièrement exposés à l'infection à VHC, la prévalence de l'infection est passée de 60% en 2004 à 44% en 2011. Elle reste cependant élevée, justifiant, dans cette population, un renforcement de la politique de réduction des risques et la recommandation faite en mai 2014 d'un traitement par les antiviraux à action directe de tous les usagers de drogues actifs quel que soit leur degré de fibrose.

Cette recommandation est préconisée par le rapport Dhumeaux (non confirmée à ce jour par la Haute Autorité de Santé). La surveillance des hépatites B et C recueillie dans les pôles de référence a montré un retard à la prise en charge pour une proportion importante de patients. L'amélioration significative des traitements devrait s'accompagner d'une augmentation du nombre de malades pris en charge.

A noter que la plupart des services hospitaliers spécialisés ont signalé à plusieurs reprises le nombre insuffisant de professionnels de santé dédiés à cette prise en charge, rendant ainsi les délais de consultation et de prise en charge très longs, comme cela a été souligné dans l'enquête récente réalisée par SOS HEPATITES (association de patients)

Un congrès médical international sur l'hépatite

Le Paris Hepatitis Conference (PHC) est organisé depuis 2004 par le Professeur Patrick Marcellin, sous l'égide de l'hôpital Beaujon (AP-HP), de l'Université Paris-Diderot/Inserm CRI dont le comité scientifique est composé de Pr Tarik Asselah, Dr Nathalie Boyer, Dr Emilie Estrabaud, Dr Michelle Martinot­‐Peignoux, hépatologues à l'hôpital Beaujon (AP‐HP).

Ce congrès médical international connaît un succès grandissant lié à la présence en nombre d'experts du monde entier. Il accompagne, depuis 11 ans, les progrès fulgurants de l'hépatite C. Grâce à une implication collective des chercheurs et des cliniciens, on peut aujourd'hui parler de guérison de cette maladie chronique avec des traitements oraux courts et bien tolérés.

Le 8ème PHC, formation médicale continue de très haut niveau destinée aux experts du monde entier, exposera de façon détaillée et pratique les résultats publiés sur ces innovations spectaculaires.

Pourquoi ne traite-t-on pas tous les malades ?

traitement hepatite

Les médecins savent à présent comment guérir la maladie. Ils ont désormais la responsabilité de traiter les états les plus sévères, surveiller les moins avancés, dépister ceux qui ignorent encore leur maladie. Ils ont aussi à éduquer les patients pour prévenir la contamination, ou la recontamination, organiser la prise en charge, l'observance et la surveillance des traitements.

Mais pour les 1.300 congressistes venus de 70 pays, la question ne s‘arrête pas là : pourquoi ne traite-t-on pas toutes les personnes qui sont infectées par le virus de l'hépatite virale C ? Ces traitements extrêmement innovants, pour l‘instant très coûteux, ne peuvent être proposés à tous les porteurs du virus. Avec la mise à disposition de toutes les nouvelles molécules, la France a déjà pu et pourra traiter les patients les plus graves. Ce n'est pas le cas de nombreux pays endémiques. La question de l'accès au traitement d'une maladie qui touche près de 170 millions de personnes est donc au centre des préoccupations.

Le PHC, au delà de la formation sur les nouvelles molécules, partage avec les spécialistes présents les données et les réflexions qui peuvent les aider à faire progresser la prise en charge et l'accès au traitement en fonction des situations géographiques. La finalité étant de dépasser cet obstacle pour envisager, à un terme raisonnable, l'éradication de la maladie rendue désormais réaliste par l'avènement des nouveaux traitements.

Enfin, la recherche médicale ayant rempli son office pour l'hépatite C, elle reste mobilisée pour l'hépatite B. Des premières pistes de guérison se profilent avec les combinaisons existantes en attendant les approches futures.

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